Bernard
Lavilliers s’est récemment rendu en Haïti pour y tourner un documentaire sur
les artistes de ce pays qu’il avait chanté en 1988 et auquel il est depuis
resté attaché.
Le
résultat est un état des lieux de la création artistique haïtienne dans tous
ses domaines, trois ans après le tremblement de terre qui a tué plus de 200000 personnes.
Lavilliers in Haïti sera diffusé en
mai prochain sur France Ô.
Ma volonté
aujourd’hui est d’aller suivre des peintres, des poètes, des sculpteurs et des
musiciens, tous marqués différemment par la catastrophe du 12 janvier 2010.
Il ne s’agit pas de
réaliser un documentaire géo politique ni d’aller interviewer des ONG Je veux
mettre en avant l’âme et la créativité de cette ile irradiée sans tomber dans
le folklore.
Le seul politique
avec qui j’ai envie de parler est Michel Martelly, le président de la
république, qui au départ était un chanteur de Compas. Il doit d’ailleurs son
élection à son statut de chanteur populaire.
J’ai chanté de
nombreuses fois en Haïti et c’est un pays dans lequel je retourne régulièrement
prendre des nouvelles de mes amis, dernière fois en mars 2012. A cette occasion
j’ai commencée à prendre des notes, à écouter les gens qui me parlaient,
échangé avec des artistes qui tentent encore de survivre. Le fil rouge de ce
film passera à travers la survie des artistes (peintres, grapheurs, sculpteurs,
musiciens, danseurs et poètes). J’en ai déjà rencontré beaucoup dont un
collectif qui tient un atelier à ciel ouvert dans le grand cimetière de PORT AU
PRINCE. Qu’elle image ! La résurrection de l’art Haïtien qui renait au
beau milieu des tombes….
Ce documentaire ne
doit pas s’attacher uniquement à PORT AU PRINCE mais à d’autres villes comme
Jacmel ou Cap Haïtien.
Il est certain que
l’ONU et certaines ONG ont pu reconstruire des villages à l’intérieur des
terres mais les voies de communications restent improbables et la
reconstruction de PORT AU PRINCE compliquée. J’ajoute que pour l’instant le
gouvernement en place donne dans le flou artistique.
Aujourd’hui, je
n’entends plus parler d’Haïti. Je n’ai pas envie que le peuple Haïtien retombe
dans l’oubli alors qu’il a encore besoin de solidarité et surtout de
reconnaissance. Comme je l’écrivais dans ma chanson en 1988 « Haïti
couleurs » :
Quand
la porte est ouverte On entend les tambours
J’aimerais tant
ouvrir cette porte…
Bernard Lavilliers
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