Le nouvel album de Bernard Lavilliers sortira le 21 janvier prochain et s'intitulera Samedi soir à Beyrouth.
Paru le 12 novembre dernier dans Le Parisien, voici un article d'Emanuelle Marolle révélant quelques détails intéressants de ce 19ème album studio du Stéphanois :
Lavilliers se met à la soul
Dans le nouvel album qu'il termine pour janvier, le chanteur a mis de la soul music à l'ancienne dans son reggae et ses ballades. Né à Beyrouth, enregistré entre la Jamaïque, Memphis et Paris, ce disque promet encore de faire voyager.
Lorsqu'il nous accueille, jeudi, aux studios de la Seine, près de la Bastille, où il peaufine son nouvel album, Bernard Lavilliers sort d'une nuit blanche et marche à l'eau gazeuse. « J'ai fait la bringue jusqu'au petit matin. On a fini dans un resto corse à Montmartre entre amis, où j'ai chanté San Salvador . » Cela ne s'invente pas, comme toujours avec lui. Et ce 19ème disque, dont il termine le mixage pour une sortie prévue le 21 janvier, s'accompagne une fois encore d'une foule d'anecdotes.
Le titre est déjà tout un programme : Samedi soir à Beyrouth. « En février 2006, explique l'artiste, pantalon de cuir, boucles d'oreilles et cheveux courts, j'étais là-bas pour voir des amis. J'ai entamé une nouvelle sur la mort de Rafic Hariri, le Premier Ministre libanais assassiné un an auparavant. C'est devenu une chanson sur le climat qui règne dans cette ville. Les gens y ont un bel appétit de vivre, tout en sachant qu'ils peuvent mourir une heure après. » Entre habits orientaux et reggae éternel, ce premier morceau est un carrefour des civilisations comme les aime son auteur. Il y est question de femme « moitié charnelle, moitié voilée », d'un peuple qui « ne va pas croire à la guerre annoncée ».
« Avec ma femme, on vit de manière un peu particulière »
Il plante le décor d'un enregistrement cosmopolite où Solitaire, redoutable futur single, entremêle Jamaïque et Tennessee. C'est que, comme pour ses Carnets de bord de 2004, l'un de ses plus gros succès, Bernard Lavilliers a voyagé de studio en studio, entre France, Jamaïque et Etats-Unis. A Memphis, il s'est frotté à la soul à l'ancienne, cuivres et cordes, de Willie Mitchell, producteur notamment d'Al Green. « C'est un type qui, à 80 ans, porte toujours la même chemise, s'appuie sur une canne en or et ne sait pas dire une phrase sans motherfucker (NDLR : « enfoiré ») . » Dans cette atmosphère musicale inédite, Lavilliers dévoile, à 61 ans, sous le cuir du baroudeur, un coeur gros comme ça. « On est parti chacun de son côté, c'était pour mieux s'entendre et bien se regretter, c'était pour se comprendre, savoir qui on était », fredonne l'auteur-compositeur dans Ma belle, une histoire de rupture que l'on pourrait croire réelle. « Je ne suis pas du tout dans cette situation, précise-t-il. Avec ma femme, on vit de manière un peu particulière. Elle ne va pas m'emmerder quand je veux aller au Liban. Elle sait comment je suis barge et aimerait juste que j'aie un peu plus peur parfois. »
Son chanteur de mari redevient grande gueule quand il s'agit de la France d'aujourd'hui. Dans Bosse, tube reggae ironique et ensoleillé composé par le Marseillais Jehro, il ricane sur le slogan « Travailler plus pour gagner plus » du nouveau président. Mais quand il l'ouvre, Lavilliers s'interroge aussi sur son propre statut. « Tu ferais mieux de t'occuper de tes affaires, dérisoire ton pamphlet planétaire », chante-t-il dans le mélancolique Distingué aux accents brésiliens, également signé Jehro. « N'oublie jamais d'ensoleiller les imaginations », conclut la chanson. Avec ce disque qui s'annonce aussi élégant que le précédent, Lavilliers va encore faire rêver.
* En concert du 13 au 15 mars à Paris, au Zénith. En tournée à partir du 26 février.
2 commentaires :
EXCELLENTE NOUVELLE ! Merci K'S.
Pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle ! Vivement le mois prochain !
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