Le Quiksilver Pro France, huitième manche du championnat du monde, a failli chavirer en faveur de Kelly Slater hier mercredi lors de la dernière journée de compétition. L'Américain est passé près de tout rafler : la victoire d'étape et la couronne mondiale.
L'octuple champion du monde est parvenu à se hisser jusqu'en finale et la concrétisation de ces deux objectifs étaient tout proches, une victoire étant nécessaire pour décrocher le titre trois manches avant la fin de la saison. Mais c'était sans compter sur le formidable aplomb de l'Australien Adrian « Ice » Buchan, qui a raflé la mise lors d'une finale très bien maîtrisée. Un an après le triomphe de son compatriote Mick Fanning, l'Aussie a remporté dans les Landes son premier succès en WCT. Pas franchement un hasard puisque l'Australien affectionne tout particulièrement les beach-break landais. « Je suis très content car la France est ma deuxième maison », a-t-il lâché sur le podium, un gros chèque dans une main et un magnum de champagne dans l'autre. Après avoir éliminé le bouillant et aérien Dane Reynolds en quarts et Damien Hobgood en demie, Buchan s'est offert le scalp du King Slater dans des conditions de mer loin d'être évidentes. Deux excellentes vagues dénichées en plein milieu de la série l'ont propulsé sur la voie du succès. « Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai gagné et battu une légende comme Kelly Slater en finale. C'est un rêve qui devient réalité. »
Pour Kelly Slater, en revanche, la déception était palpable puisqu'il espérait tout boucler lors de cette épreuve, celle de son sponsor. Il a fait le show toute la journée et a dû employer les grands moyens pour venir à bout de son pote Taylor Knox en huitièmes, du coriace Australien Mick Campbell en quarts puis en demie du prodige brésilien Adriano de Souza, lequel n'a pas fini de repenser à ces dernières secondes où il s'est fait dépasser par un Slater en furie. Sur la plage, l'ambiance était alors électrique. Sur la route du sacre, il lui a finalement manqué une dernière grosse vague en finale pour faire la différence. « Si la finale avait fait 40 minutes... (35 minutes, ndlr). C'est un peu frustrant car l'océan était un peu fermé. Je suis déçu, bien sûr. Je voulais gagner ici pour le public qui m'a toujours beaucoup supporté en France », a expliqué Slater.
Si le public landais ne se lasse pas de bénir la légende américaine, il a aussi vibré en suivant les folles aventures de Michel Bourez. Le Tahitien, invité grâce à une wildcard, a été remarquable de bout en bout. Après avoir sorti Joel Parkinson lors du tour de repêchage, explosé Bede Durbidge et effacé Kieren Perrow par la suite, il est sorti avec les honneurs contre Damien Hobgood en quarts de finale. Si les vagues avaient été plus grosses, nul doute qu'il aurait gagné sa place dans le dernier carré. Aussi puissant dans l'eau qu'humble et généreux en dehors, le Polynésien a marqué les esprits et s'est fait un nom dans la galaxie du WCT. Il est d'ailleurs bien parti pour la rejoindre l'année prochaine puisqu'il est actuellement classé 14e sur le circuit WQS, l'antichambre de l'élite. Le Dream Tour a maintenant rendez-vous au Pays basque espagnol pour la fameuse épreuve de Mundaka, qui débute lundi.
David MICHEL
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