Paul McCartney a donné ce lundi soir un concert unique à Paris sur la scène de l'Olympia, salle mythique où il ne s'était pas produit depuis 1964, avec les Beatles. Il a profité de ce passage très attendu dans la capitale pour présenter dans l'après-midi à la presse son 21ème album solo, Memory almost full.
Peu avant cet unique concert, Paul McCartney n'avait pas la langue dans sa poche, pointant du doigt les majors du disque ou s'avouant perplexe devant les nouveaux modes de consommation de musique.
Décontracté, en jeans et chemise claire à motifs bleus, l'ancien Beatle s'est dit ravi d'avoir quitté le circuit des majors, expliquant que son nouveau contrat avec sa nouvelle maison de disques Hear Music (coentreprise des magasins américains Starbucks et de Concord Music Group, maison de disques spécialisée en jazz de Los Angeles) lui avait donné une bouffée d'oxygène.
« C'était impressionnant, car l'enthousiasme de cette nouvelle équipe était intact », a-t-il dit, en opposition « avec les grandes maisons de disques, qui sont souvent devenues des magasins de disques et où le personnel tente de gérer 300 artistes, tout en s'ennuyant de pied ferme », a-t-il ajouté en mimant la scène d'un large bâillement.
Interrogé sur le téléchargement comme nouveau mode de consommation, « Que peut-on y faire ? », a répondu Sir Paul, non sans rappeler qu'il avait connu l'époque des « disques vinyle, qui ont été supplantés par les cassettes enregistrées, puis par les cédés ». « Ainsi vont les choses », a-t-il estimé, philosophe.
Le fringant musicien végétarien de 65 ans salue d'ailleurs l'opération du groupe Radiohead, qui en laissant au public le soin d'évaluer lui-même le prix d'achat de leur dernier album, a généré près de 8 millions d’euros en une semaine d'exploitation, exclusivement numérique. Pourtant, même s'il est lui-même présent sur la plate-forme ITunes, McCartney estime qu'« Internet est surtout un médium propre à la publicité et la promotion », et qu'au final, l'album physique est toujours recherché par les vrais fans.
Parlant de son dernier opus Memory almost full (Mémoire presque pleine) sorti en juin dernier, il explique qu’il est une référence « à la multiplication des sources d'informations auquel chacun est aujourd'hui soumis ». « C'est un peu comme la mémoire de mon téléphone portable, dont je dois effacer régulièrement les messages, car nous en sommes rendus là : il nous faut tous faire le vide de temps en temps, tant on est assaillis. »
Le concert de lundi à Paris sera l'unique prestation mondiale de Paul McCartney d'ici la fin de l'année. Quelques 2000 inconditionnels ont obtenu les précieux sésames (tickets et bracelets anti-marché noir) pour assister au concert, certains n'ayant pas hésité à passer la nuit de dimanche à lundi à la belle étoile. Peu après 17 h, lundi, la totalité des tickets, dont la vente avait débuté à l'Olympia à 11 h, avait été écoulée.
Une version Deluxe de Memory almost full sera rééditée le 12 novembre prochain. Elle comprendra un DVD inédit incluant le mini-concert secret de Paul McCartney du 7 juin dernier au Electric Ballroom de Londres (où il avait interprété cinq titres : Dance tonight, Not your head, House of wax, Only mama knows, ainsi que la chanson des Beatles Drive my car), trois morceaux inédits (In private, Why so blue, 222) et les vidéos des singles Ever present past et Dance tonight.
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