Premier polar de l’Américain J. A. Konrath paru en 2004, Whisky Sour est le récit d’une enquête du lieutenant de police Jack Daniels (comme la célèbre marque de Tennessee whiskey à la bouteille carrée !), spécialisée dans les crimes violents, qui contrairement aux apparences est une femme, Jack étant le diminutif de Jacqueline.
Jack Daniels a voué sa vie à sa carrière dans la police de Chicago. Cette femme de 40 ans a suivi le chemin tracé par sa mère. Sa vie sentimentale s’en ressent. D’autant plus qu’elle se fait plaquer au pire moment : quand un tueur en série machiavélique et psychopathe narcissique s’intéresse plus particulièrement à son prédateur. Lui, c’est le Bonhomme en pain d’épice. Il tue et dépèce des femmes qu’il abandonne dans des bennes à ordures avec cette petite friandise. Entre autres. Car il viole aussi ses victimes, de la manière la plus odieuse qu’il soit : il les pénètre par des blessures qu’il leur inflige à l’aide d’un couteau de chasse. Jack sera, non pas son point d’orgue, mais une de ses pièces maîtresses. Car c’est au Max Trainter Show que se trouvent les raisons d’une folie.
Le lieutenant Daniels doit faire face au sempiternel machisme de ses collègues. Son partenaire et ami, Benedict, goinfre assumé, souffre d’une boulimie qui manquera de le tuer lorsque notre serial killer s’amusera à concocter des biscuits au chocolat pétris de hameçons et autres lames de rasoir. Ajoutez à cela un soupçon de détective privé extrêmement grossier et une dose de F.B.I. avec les Eckle & Jeckle de service, les agents fédéraux et profileurs Coursey et Dailey qui ne jurent que par leur ordinateur et sa logique imparable. Beaucoup de sang et de balles échangées, d’erreurs commises, au billard, comme dans la vie. Mélangez tout ça dans un shaker, rajoutez un zeste d’humour noir et deux pincées de jeux de mots tous plus foireux les uns que les autres. Versez frappé. Buvez d’un coup. Vous obtenez un Whisky Sour de première, une course-poursuite à la trame classique, mais au style attachant avec, tradition américaine oblige, un personnage charismatique et touchant.
Savante alternance entre des chapitres suivant l’inspecteur sur les traces du tueur et d’autres se passant exclusivement dans la tête de celui-ci (de ce fait écrits à la première personne), créant un sens du suspense et du rythme étonnant, une intrigue parfois franchement glauque, souvent hilarante, mais toujours cohérente, tels sont les ingrédients de ce polar irrésistible qui se dévore littéralement autant qu’il se boit. A savourer en même temps que le breuvage éponyme.
Whisky Sour, roman de Joseph Andrew Konrath, traduit de l’américain par Maryvonne Ssossé, disponible aux Editions du Masque.
4 commentaires :
Merci, KS. Tu m'as vraiment donné envie de lire ce bouquin que j'irai acheter ou commander cette semaine chez mon libraire. Et, bien que je ne sois pas une grande fan de whisky, je testerai le cocktail du même nom, promis.
Ce tueur en série à l'air très imaginatif et cruel !! J'ADORE.
Bouquin dans ma bibliothèque avant la fin de la semaine. Un grand merçi KS 207, j'attends d'autres infos parce que l'été approche j'ai besoin de bons bouquins pour lire sur ma terrasse...
J'aime pas lire.
J'aime pas boire.
Et y a des images dans ton livre... car s'il n'y en a pas... bin ça va être dur avec la bouteille de whisky !!! MiStErHiiHHHaaaa ;-P
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