Mot de l'éditeur :
Ce livre a été écrit par un petit fumeur (trois cigarettes par jour, le soir de préférence).
Il souhaite déculpabiliser les petits fumeurs et dissuader les gros de fumer trop, parce que fumer trop tue.
Il veut aussi rire d'une campagne anti-tabac excessive, qui diabolise le tabac et se transforme en campagne anti-fumeurs.
Réalisateur de télévision et écrivain, Jean-Louis Fournier est notamment l'auteur de La Grammaire française et impertinente. À ma dernière cigarette est son 22ème livre.
Extraits du livre :
« Grande nouvelle
Un savant américain vient de découvrir le virus de la mort. Cette découverte capitale pour l'humanité permet d'espérer pour les années à venir la création d'un vaccin et, un jour, l'éradication totale de la mort.
D'après nos informations, le virus se présenterait comme un bâtonnet cylindrique d'une dizaine de centimètres. Il serait blanc. On le trouverait souvent par groupe de vingt.
Le virus de la mort est en vente dans tous les bons débits de tabac. »
« Un désespéré qui souhaitait se supprimer a acheté une cartouche de cigarettes portant la mention «Fumer tue». Il les a fumées, il n'est pas mort. Il envisage d'attaquer la Régie des tabacs pour publicité mensongère. »
« Un peu de préhistoire
C'est la fête chez les Cro-Magnon. L'un d'eux, le moins bête, appelé Homo Sapiens, vient d'inventer le feu. Tout le monde regarde, émerveillé, les flammes. Certains essayent de les attraper. Pour la première fois, l'humanité va avoir droit à un plat chaud. À la fin du repas, Neandertal a allumé une branche de sureau, il a aspiré la fumée, puis l'a fait circuler. La première cigarette mesurait un mètre.
Tout le monde a voulu goûter. Les femmes, les enfants, même les mammouths.
Ils ont trouvé que c'était tellement bon qu'ils ont décidé de continuer, et sont partis dans la forêt avec leur machette, se couper des branches de sureau. Au bout d'un moment, dans la grotte, la fumée est devenue tellement épaisse que les yeux leur ont piqué et ils se sont mis à tousser. Certains ont eu peur de mourir étouffés. Ils ont demandé aux fumeurs d'aller fumer dehors. Les anti-fumeurs étaient nés. Désormais l'humanité allait se diviser en deux, fumeurs et anti-fumeurs. Une lutte fratricide commençait. Ce jour-là, à coups de massue, les hommes inauguraient un conflit qui n'est pas près de s'éteindre. »
« Quand on sait que l'armée distribuait aux poilus des rations quotidiennes de tabac, on comprend mieux le nombre colossal de morts de la guerre de 1914 - 1918, et pourquoi les cimetières militaires sont si grands.
Les poilus qui avaient échappé aux obus allemands n'ont pas résisté au caporal ordinaire.
« Le débutant de tabac n'est rien d'autre qu'un marchand d'armes », a déclaré au journal de TF1 le directeur de l'institut du réveil sanitaire.
Quelle différence entre une cigarette et une bombe atomique ? Les cigarettes ne sont pas vendues à l'unité. »
A ma dernière cigarette, livre de Jean-Louis Fournier, disponible aux Editions Hoëbeke.
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