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vendredi 15 mai 2009

Entre 3 grammes et 5 heures du matin -7-



L’ULTIMO RIBELLE
Chapitre XIX


16 août, 16h18


(…)

A quelques encablures du centre, en contrebas du village, l’Azienda Agricola San Donatino offrait un panorama plasma vertigineux à perte de vue. Ils y étaient. La chaleur était étouffante. Au soleil, le mercure copinait avec la barre des 50 degrés. Seuls l’intérieur de la bâtisse aux murs épais et la glycine couvrant la terrasse donnaient un peu de fraîcheur à la famille Ferré et au chien Pablo. Un indice que ne manqua pas l’œil inquisiteur de Bronski : les voitures étaient immatriculées à Monaco.
Les gravillons giclèrent sous les pneus de la Saab qui se gara devant le portique. Lorsqu’il foula le sol, sur le parterre poussiéreux de l’entrée de San-Donatino, il dégagea son flingue de son froc avant de tirer en l’air trois coups perçants. Destouches ouvrit grands les yeux d’inquiétude en fermant sa portière. « On n’est pas sorti d’affaires, c’est pas gagné du tout », pensa-t-il. « Y a quinqu’un ! Y a quinqu’un », hurlait le commissaire…
Chacun resta à sa place outre les enfants braillant – forcément en italien – qui couraient en tous sens pieds nus dans les géraniums. Le chien tournait sur lui-même en reculant devant les agents.
Au bout de la table, au travers des lambeaux de glycines qui pointaient tels des stalactites, l’Anarchiste fit un signe de la main qui suffit à stopper le branle-bas hystérique de la famille. Son épouse Maria débarqua – « une femme est entrée, toute l’Espagne est entrée » aurait écrit Paul Morand – et ajouta deux couverts. Bronski en tomba sur une chaise. Décidemment, rien n’y faisait, l’intelligence et l’audace ne mollissent jamais. Ils étaient les bienvenus !
Rassurés, les gamins partirent s’agiter autour des cyprès qui encadraient la piscine et dans le verger où séchaient les linges légers aux couleurs naïves. Les adultes, quant-à-eux, s’ébrouaient sous le gros tilleul autour d’un verre ou dix de sangiovese. Ce sont des choses qui arrivent et pas seulement au pays d’el gallo nero.

(…)



Entre 3 grammes et 5 heures du matin
(anti) biographie d’HUBERT FÉLIX THIÉFAINE
Écrite par Jean-Charles Chapuzet

EN VENTE CHEZ VOTRE LIBRAIRE

(192 pages – 16 euros – Éditions
Les Presses du Belvédère)

1 commentaires :

Gaby a dit…

Tiens c'est bizarre ! Ma montre affiche " entre 3 grammes et 5 heures du matin"! Je me dois donc de commencer cette lecture :)

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